30 juin 2009
Colimaçon ?
Jolie action ?
Figure plutôt mal venue à Villandry
– où l’ordre des diverses salades est établi en toute perfection pour la seule délectation esthétique – que fait cet escargot ici ?
Et voici que dans le privilège où je suis d’avoir une vision rapprochée pour le travail, tel un jardinier, je me prends « à la bonne action ».
En gardien de la sublime verdure, je tends la main pour chasser le colimaçon. Mélange de timidité et de crainte, mon geste n’est pas sûr… Et le bel escargot se laisse tomber dans le vide !
Désormais caché dans sa coquille de petit gris, où se trouve-t-il ?
Grâce à son élan de survie, il vient de se soustraire à la très périlleuse condition de petit captif.
Que me reste-t-il ? Le glorieux instant d’avant : un « cliché » numérique, maintenant « sur la toile ».
Toujours à Villandry, plus haut, dans la terrasse du Jardin de musique, voici une autre expérience d’escargot. Seuls mes yeux en ont été témoins; il faudra me croire sur parole.
Sur l’angle aigu des buis taillés de frais, un colimaçon hésite.
Avancer ? Il ne le peut.
Reculer ? Ce n’est guère mieux :
encore tout ce temps d’escargot à refaire !
Alors, comme inspiré, il franchit le pas. Oui ! C’est incroyable, il le fait… !
A-t-il vu ou perçu pour s’en inspirer, dans les hauts buis bien dessinés, l’aspiration du jardinier au déplacement alerte ? Capable d’un seul élan, d’un seul, de prendre appui sur sa bêche et de franchir dans un déroulé toute la largeur de la barrière des buis ; un seul pas entre deux motifs agrémentés de fleurs, une agilité toujours surprenante de perchiste.
J’ai vu plonger d’une feuille perchoir minuscule l’escargot les yeux pointés dans le vide. Et c’est un double salto arrière « en colimaçon » !!
Jolie action pour se retrouver solidaire d’une autre feuille en contrebas.
Voilà une nouvelle issue pour dérouler sa vie.
Un « artiste respectable », vous dis-je !